Personnages célèbres et Trôo

Richard Coeur de Lion

Richard Ier dit Cœur de Lion (8 septembre 1157, palais de Beaumont à Oxford – 6 avril 1199, château de Châlus-Chabrol) fut roi d'Angleterre, duc de Normandie, duc d'Aquitaine, comte de Poitiers, comte du Maine et comte d'Anjou de 1189 à sa mort en 1199.

 

Pendant son règne, qui dure dix ans, il ne séjournera que quelques mois dans le royaume d’Angleterre et n'apprendra jamais l'anglais. Il utilise toutes ses ressources pour partir à la troisième croisade, puis pour défendre ses territoires français contre le roi de France, Philippe Auguste, auquel il s’était pourtant auparavant allié contre son propre père. 

 

Il fît ériger une motte artificielle hors enceinte à Trôo, en cavalier avancé devant la porte dite de Saint-Calais, pour faire écran à des tirs de catapulte. Elle porte le nom de butte de Marcadé, du nom de lieutenant de Richard Cœur de Lion qui devint gouverneur de Trôo en 1194. De 84 m de de circonférence et de 9 m de hauteur vers 1849, la butte n’est plus aujourd’hui, qu’un tas de sable et de pierre accolé à une jolie mare aux grenouilles.

Antoine Bourdelle

Antoine Bourdelle (1861 / 1929) est venu plusieurs fois chez son ami Auguste Arnault qui habitait Trôo et a adoré les ruelles de notre village, notre "labyrinthe" comme il disait. Il note ses impressions dans trois petits carnets qui sont présents au musée Bourdelle à Paris.

 

Extrait : "Comment donc ne pas s'attacher à votre ville labyrinthe, à ses sentiers bordés de pommes et de lourds paniers de raisins, à ses sentes d'enchantement avec leurs caves en étages où le cidre et le vin fermentent : tout cela grise la colline, quel passant pourrait résister?"

 

Antoine Bourdelle était praticien dans l'atelier de Rodin, son maître et influence. Par amitié pour Auguste Arnault, il a proposé de sculpter pour Trôo le monument aux morts après la 1ère guerre mondiale.

 

A propos de ce monument, il y a un secret : hanté par le souci de préserver la mémoire des morts, le sculpteur, comme ultime précaution a voulu inscrire les 23 noms gravés sur le monument dans une urne en verre enfermée à l'intérieur de celui-ci.

 

Dernier détail : Bourdelle était résolument opposé à ce que, comme c'est fréquemment le cas, le monument soit entouré de bornes, chaînes ou grilles : " Pas de prison à ces héros !"

 

 Ce monument vient d'être classé "Monument Historique" le 3 janvier 2021.

Eugène Virfollet

Eugène Virfollet (1851 / 1932) est né à Villefranche sur Saône le 14 avril 1851. Son père était carrossier et possédait un atelier de construction de voitures hippomobiles. Après des études secondaires, il participa au fonctionnement de l'usine et voyagez pour vendre véhicules et accessoires. Il vint à Trôo vers 1920 où il habitait près du puits qui parle. C'est là qu'il mourut le 9 janvier 1932.

Il composa de nombreuses chansons sur la région : l'or, l'angélus du laboureur, la chanson de Trôo, la légende du puits qui parle, la valse de l'écho, Sur la butte de Trôo, la chanson de Ternay, la chanson de Fontainet, le refrain de Saint Martin, Notre beau Loir, Balcon fleuri, l'église de Trôo. Il était par ailleurs un excellent musicien et pratiquait le violon, le piano, le trombone...


Auguste Arnault

 Auguste Arnault, journaliste, accueillera, dans sa résidence secondaire situé rue basse à Trôo, ses amis Anatole France et le sculpteur Antoine Bourdelle, qui, par amitié pour Arnault et tendresse pour le village concevra le Monuments aux morts de la première guerre mondiale. 

Auguste Arnault, très ami du maire de l’époque, Paul Mahieu, l’a convaincu de faire appel à Bourdelle plutôt que d'acheter un monument sur catalogue.

André-Henri Torcheux

André-Henri Torcheux (1912 / 1998) passa toute son enfance dans le 13ème arrondissement de Paris entre un père mécanicien et une mère couturière. Il était sculpteur et médailleur.

Il vint à Trôo dès son plus jeune âge chez son grand père Chevrier dans la "cour du Vezon". Il fut le camarade de classe de garçons du village. Devenu adulte, il acheta une habitation troglodytique dans l'escalier de la Barque pour venir y passer ses vacances.

Dans la région, nombreuses oeuvres peuvent être vues : dans le parc de Vendôme, la sculpture du maréchal de Rochambeau et celle de Balzac. Au château de Vendôme, le buste de Henri IV en costume de Bourgeois. A Montoire, sur la façade de l'hôtel de ville, le buste de Ronsard. A Blois, au château, le buste du poète Charles d'Orléans. A Paris bien sûr, un buste de Malraux est au Panthéon, un Christ géant en granit noir de Suède domine le Père Lachaise. Il réalisa plus de 300 médailles dont celle des châteaux du Lude, de Courtanvaux, de Vendôme, la Possonnière, Talcy...

Isabelle d'Angoulême

Isabelle d'Angoulême ou Isabelle Taillefer ( 1188 ou 1192 / 4 juin 1246) est une aristocrate de la haute noblesse aquitaine. Elle est l'héritière de la Maison Taillefer, comtesse d'Angoulême de son plein droit.

En 1199, à la mort de Richard Coeur de Lion, Jean sans terre devient roi d'Angleterre et s'occupe particulièrement de Trôo.

En 1200, Il épouse Isabelle d'Angoulême qui devient donc reine d'Angleterre (1200-1216). En dot, il assigne à son épouse la cité de Trôo.

Il est probable que celle-ci fît (au moins un temps) sa résidence au château du Louvre de Trôo car il a été écrit que le château fût habité jadis par une très grande reine dont les domaines s'étendaient jusqu'à la mer.

 

 


Jules César

Apparition du village troglodytique par l’alternance d’habitats en pierres sèches et le développement des caves.

Dans "La guerre des gaules", Jules César, lors de sa visite à Sougé (village voisin), comparait les gaulois à des lapins car ils habitaient (selon lui) comme eux dans des terriers souterrains...

Au 1er siècle de notre ère : la commune est un Oppidum, forme de chef lieu, découpe administrative romaine appelée Pagus Labricinensis dépendant de la Cité des Cénomans (le Mans).

Louis-Eugène Pintaux

Louis-Eugène Pintaux, cinéaste amateur à Trôo.

Louis Eugène Pintaux est né le 1er décembre 1904 à Paris. Ses parents étaient maraîchers de la ville de Paris. Il fait néanmoins des études d'ingénieur électricien. Dans les années 1930, il travaille comme interprète pour l'armée américaine. C'est là qu'il se familiarise pour la première fois avec le cinéma en format réduit. Après la guerre, les circonstances le conduisent à reprendre l'exploitation de son beau-père, métayer à la ferme des Salles à Trôo. Il était marié depuis le 5 juillet 1928 à Alice Eugénie Florentine HENRY, née à Artins.  

Il commence à faire du cinéma en 9,5 mm juste après guerre. Il s’intéresse surtout aux sujets de la nature, comme en témoigne « Au fil des jours » qui dépeint pendant une année la vie quotidienne et le soin aux animaux à la ferme des Salles. Il a également réalisé des films entièrement dédiés à la faune et la flore de Trôo et ses environs, intitulés « Bêtes », « plantes et bois »… Il animait aussi le ciné-club de la paroisse et s’occupait des kermesses. On peut retrouver beaucoup de films réalisés entré 1948 et 1965 sur les fêtes organisées à Trôo, Montoire, Mazangé, mais aussi sur sa famille et proches, etc... 

Il est décédé en 1979 dans l'Essonne.

Pierre Hillemand

Pierre Hillemand est né le 7 avril 1895 à Paris 6ème. C'était un neurologue français. 

Fils de Constant Hillemand (1859-1941), médecin, directeur de la Revue positiviste internationale.

Il servit dans la grande guerre de 1914/1918 dans l'infanterie puis dans les troupes de choc de l'armée Mangin comme brancardier. Il y gagna la Croix de guerre.

Après des études brillantes, il devient médecin des Hôpitaux en 1933 et après un court séjour à Saint-Antoine, il prend, comme chef de service, à Tenon, l'ancien service de Brûlé, qu'il occupe une trentaine d'années, jusqu'à sa retraite en 1966.

Gastro-entérologue, il a publié 500 articles et 7 volumes. Il a éclairci la question, alors obscure, des méga-organes. Il a étudié tout l'appareil digestif. Pierre Hillemand fut aussi historien de la médecine.

Il fût président de la société médicale des Hôpitaux de Paris et des sociétés nationales françaises de gastroentérologie et de proctologie.

Avec son épouse Françoise, ils auront 4 enfants dont Bernard est l'aîné. Viendront ensuite Claude, Jean et Anne.

En 1935, après le plébiscite de la Sarre, Pierre et son épouse achètent une maison à Trôo dans la partie haute de la cité dite du "château" pour mettre sa famille à l'abri d'un bombardement de Paris en temps de guerre (ils la garderont jusqu'en 1983).

Pierre et son fils Bernard resteront marqué de cette infamante poignée de mains entre Hitler et Pétain en 1940 à quelques kilomètres de Trôo. Ils le rappellent tous deux dans leur "souvenirs".

Il est décédé le 10 août 1979 à Paris.


Bernard Hillemand

Bernard Hillemand est né le 23 août 1923.

Il est le fils aîné de Pierre Hillemand (voir ci-dessus).

En 1939, la déclaration de guerre est prononcé à l'Allemagne le 3 septembre. Comme son père l'avait prévu, il installe à Trôo avec sa famille pendant que celui-ci est mobilisé à l'Hôpital Percy comme médecin capitaine de réserve.

Bernard restera donc à Trôo pendant cette "drôle de guerre" et entrera en 1ère au Lycée Ronsard à Vendôme comme demi-pensionnaire et sera hébergé en ville chez un confrère-chirurgien. Il finira ses études à Paris et signe son engagement volontaire le 2 janvier 1945. Il se retrouve à Vincennes dans le peloton d'étudiants de 3ème année de médecine où ils sont promus médecins-auxiliaires.

En Externe en 1946, interne en 1950 et docteur en médecine en 1955 sur un sujet de thèse cher à son père : "Manifestations digestives au cours des atteintes du système nerveux central". Il devient chef de clinique en 1956 et publie 309 publications de 1951 à 1992 réparties en 2 catégories : l'hépato-gastroentérologie et la médecine interne et l'alcoologie. Son "Que sais-je" sur l'alcoolisme fait date. En 1975, il devient rédacteur en chef de la "Revue de l'alcoolisme". Il est co-fondateur de la société française d'alcoologie. C'est à Rouen qu'il fit toute carrière hospitalo-universitaire.

En 1953, il épouse Monique Phibert mas n'auront pas d'enfant.

La maison familiale au "château" à Trôo acquise par son père sera vendu en 1983.

Il est décédé le 2 novembre 2015, 7 mois après son épouse.